Nouvelle équipe, nouvelles spécialités. Les champignons, mollusques, poissons et vers de terre, laissés tranquilles dans la première quinzaine, ont du souci à se faire. Des entomologistes neufs pour poursuivre le travail des précédents, épuisés, et une équipe de botanistes complètent le nouveau groupe. La méfiance des anciens du village de Mitaraka était palpable. Après l’énoncé des us et coutumes locales aux novices, les vieux sages du bled se sont un peu détendus. Une assistance silencieuse, attentive aux commandements lors du dîner inaugural, est considérée comme un bon signe. « Ils ont l’air calme » dit Serge au petit déjeuner le lendemain de l’arrivée.
Nouvelles spécialités, nouveaux réglages. Chacun cherche ses marques. Les uns sont déjà éparpillés sur les layons alors que d’autres s’informent prudemment, consultent les cartes, interrogent et vérifient leur GPS. Greg et Sylvain doivent retrouver les neuf parcelles du projet Diadema et malgré les échanges sur le tarmac de l’aéroport à Maripasoula avec Jérôme et le dessin qu’il leur a griffonné, il est toujours utile de multiplier les sources d’informations sur les temps de parcours. Chaque layon de travail est commenté à la bleusaille par les quelques habitués, avec la crânerie d’anciens combattants : « le Layon D, c’est l’enfer ».
Fred ne semble pas d’accord pour démarrer son séjour par le plus long trajet, celui qui mène au pied du Tchoukouchipan. Il suit quand même ses deux comparses, Sébastien et Régis, pour un périple de plusieurs heures, avec l’inévitable rallonge du débutant au retour. Tout le monde se trompe au moins une fois à l’embranchement dit « de la cascade ». Un de ces nombreux chemins « sauvages » ouverts par les amateurs de destinations bucoliques. Fourbu, il apprendra le soir par d’autres la réputation de Sébastien, le genre garçon de course qui part au trot et revient en galopant à l’écurie. L’assemblage par spécialité ignore les capacités physiques des membres des groupes constitués. Mais Fred s’en sortira, sa motivation le mènera aussi loin que les autres sur les chemins des Mitaraka. C’est un acharné et la passion est le meilleur produit dopant.
Jérôme et Quentin sont déjà sur la première épaule du sommet en cloche, pour y passer une partie de la nuit. La veille ils étaient à Paris. Le piège lumineux installé par Eddy les y attend, ainsi que les noctuelles déjà agrippées au drap. Dans ce cas précis « elles n’ont qu’à bien se tenir » n’est pas la bonne formule. Il vaudrait mieux qu’elles aillent voir ailleurs, même aveuglées par la lumière de la lampe. Rester accroché, c’est finir inévitablement dans le bocal à cyanure de Jérôme, le grand spécialiste de ces papillons nocturnes.
Nous retrouvons d’anciens complices, des valeurs sures, certifiés conformes à la vie en petite communauté et broussards expérimentés. D’autres sont des inconnus, mais leur présence ne doit rien au hasard. Les longs conciliabules entre les membres du comité scientifique du projet finirent par accoucher d’une liste « définitive » des participants en juin dernier. Évidemment, les qualités techniques et les disciplines visées furent les premiers critères de sélection, mais les qualités humaines sont aussi prises en compte pour que la vie en milieu confiné soit supportable. Avoir des bons compagnons sur le terrain est primordial. Ça semble le cas encore cette fois-ci, mais nous les tenons en observation pendant deux ou trois jours, on ne sait jamais. Comptez sur moi pour signaler la moindre incartade dans les billets à venir.
Pour les autres, qui sont déjà rentrés chez eux ou sur le chemin du retour, un grand merci. Surtout à ceux que j’ai égratigné dans les billets précédents. Je répéterai ad nauseam et à qui veut l’entendre combien ces passionnés de Nature sont précieux, qu’ils forment une collection d’individus rares à préserver absolument.
Nouvelles spécialités, nouveaux réglages. Chacun cherche ses marques. Les uns sont déjà éparpillés sur les layons alors que d’autres s’informent prudemment, consultent les cartes, interrogent et vérifient leur GPS. Greg et Sylvain doivent retrouver les neuf parcelles du projet Diadema et malgré les échanges sur le tarmac de l’aéroport à Maripasoula avec Jérôme et le dessin qu’il leur a griffonné, il est toujours utile de multiplier les sources d’informations sur les temps de parcours. Chaque layon de travail est commenté à la bleusaille par les quelques habitués, avec la crânerie d’anciens combattants : « le Layon D, c’est l’enfer ».
Fred ne semble pas d’accord pour démarrer son séjour par le plus long trajet, celui qui mène au pied du Tchoukouchipan. Il suit quand même ses deux comparses, Sébastien et Régis, pour un périple de plusieurs heures, avec l’inévitable rallonge du débutant au retour. Tout le monde se trompe au moins une fois à l’embranchement dit « de la cascade ». Un de ces nombreux chemins « sauvages » ouverts par les amateurs de destinations bucoliques. Fourbu, il apprendra le soir par d’autres la réputation de Sébastien, le genre garçon de course qui part au trot et revient en galopant à l’écurie. L’assemblage par spécialité ignore les capacités physiques des membres des groupes constitués. Mais Fred s’en sortira, sa motivation le mènera aussi loin que les autres sur les chemins des Mitaraka. C’est un acharné et la passion est le meilleur produit dopant.
Jérôme et Quentin sont déjà sur la première épaule du sommet en cloche, pour y passer une partie de la nuit. La veille ils étaient à Paris. Le piège lumineux installé par Eddy les y attend, ainsi que les noctuelles déjà agrippées au drap. Dans ce cas précis « elles n’ont qu’à bien se tenir » n’est pas la bonne formule. Il vaudrait mieux qu’elles aillent voir ailleurs, même aveuglées par la lumière de la lampe. Rester accroché, c’est finir inévitablement dans le bocal à cyanure de Jérôme, le grand spécialiste de ces papillons nocturnes.
Nous retrouvons d’anciens complices, des valeurs sures, certifiés conformes à la vie en petite communauté et broussards expérimentés. D’autres sont des inconnus, mais leur présence ne doit rien au hasard. Les longs conciliabules entre les membres du comité scientifique du projet finirent par accoucher d’une liste « définitive » des participants en juin dernier. Évidemment, les qualités techniques et les disciplines visées furent les premiers critères de sélection, mais les qualités humaines sont aussi prises en compte pour que la vie en milieu confiné soit supportable. Avoir des bons compagnons sur le terrain est primordial. Ça semble le cas encore cette fois-ci, mais nous les tenons en observation pendant deux ou trois jours, on ne sait jamais. Comptez sur moi pour signaler la moindre incartade dans les billets à venir.
Pour les autres, qui sont déjà rentrés chez eux ou sur le chemin du retour, un grand merci. Surtout à ceux que j’ai égratigné dans les billets précédents. Je répéterai ad nauseam et à qui veut l’entendre combien ces passionnés de Nature sont précieux, qu’ils forment une collection d’individus rares à préserver absolument.
Le groupe de la première quinzaine, au grand complet, avec en supplément Thomas Grenon, Directeur Général du Muséum et les deux journalistes de France 2. ©Xavier Desmier/MNHN/PNI |
Olivier Pascal
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